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T'es né dans le bronx, là où les lumières ne se sont jamais allumées. Là où t'es foutu d'avance, où une longue vie merdique t'étais déjà prescrite. Et puis, au fond, qu'est ce que t'en as à foutre parce que la rue c'est ta famille. C'est le seul bout de maternité que t'as reçu, les seuls bras protecteurs et les pires claques dans ta gueule. Ça t'as forgé au fond, t'es devenu le petit bâtard que tu es parce que t'avais pas vraiment le choix. T'as traîné, usé la semelle de tes baskets pendant des années. Courir, le coeur qui bat, les sirènes et les voix graves derrière toi et, le pire, le meilleur. L'adrénaline. Oh putain ce que t'aimes ça, t'en as soif, c'est ton seul moyen de survivre.
Puis t'as arrêté de courir, petit à petit l'oiseau fait son nid. C'est les autres qui couraient pour toi, et toi, tu passais ton temps à baiser, tiser, baiser encore.

Putain qu'est ce que t'es bonne !
Je me retourne, te dévisage toi et ton air supérieur, toi et cette ressemblance qui me frappe. Dans tes yeux, j'comprends tout d'suite qu'on a été taillé dans la même pierre. P'têtre pour ça qu'on est aussi dur, que notre amour était incassable. Que je t'aime toujours encore un peu.
Et ce soir là, je t'ai beaucoup regardé, j'suis tombé amoureuse ce soir là. J'savais d'avance que, tes sourires vicieux se transformeraient en balafres.
J'savais qu'à deux on se détruirait. Mais rien à battre, j'vivais  pour toi comme tu vivais pour moi. À ta manière, loin d'être douce, à coups de pute, à coups de je t'aime. Avec tes caresses irritantes, tes baisers brûlants, et tes morsures venimeuses. C'est dans le pire qu'on était les meilleurs.

T'es cap de m'aimer toute ta vie G' ?
C'est ce que j'ai fait. C'est ce que je fais encore, et j'ai terriblement mal au fond, j'aime cette sensation de souffrir pour toi. Mais j'aimerais crever demain, sur le bout de tes lèvres pour ne plus avoir à tenir cette promesse. Je prie pour que tu reviennes, je prie pour que tu partes une bonne fois pour toi. Aime-moi, déteste-moi. Entre les deux, mon coeur balance.