jolie sally.
jolie sally n'aime pas les règles. pas pour se rebeller, non, mais l'idée même de ne pas pouvoir faire ce qu'elle veut lui donne des maux de ventre.
libre, elle brise ses chaînes et elle s'envole sally.
elle s'en fout de vos méchants mots et de vos interdits.
elle vous écoute pas sally. elle est loin, loin de vos principes dépassés et de vos mœurs à la con.
elle embrasse la vie. elle lui fait l'amour à la vie.
elle sort tard le soir ou tôt le matin, son casque sur la tête et des étoiles plein les yeux. des idées plein la tête.
elle s'assoit sur son banc et elle refait le monde. parce qu'il va pas bien le monde, elle le voit sally et ça lui fait mal au coeur.
à la fois trop mature et trop peu, à la fois garçon manqué et fille à papa, sally est un paradoxe.
on comprend pas jolie sally.
quand la nuit est noire, elle prend son sac à dos et ses bombes et elle part. elle habille les murs, rend sa beauté au monde. pour qu'il aille mieux.
elle veut du beau.
elle aime le beau sally.
sally, c'est cette petite chose aux airs inoffensifs. c'est la petite incontrôlable que papa et maman voulaient envoyer en pension.
où y'a des règles faites pour l'embêter. des règles pour l'empêcher de vivre.
sally, c'est la sale gosse qui tirait les cheveux des jolies filles à la récré parce qu'elle les aimait pas.
c'est la gamine qui apporte des fleurs toutes les semaines à sa grand-mère.
c'est l'enfant qui vole des pommes sur le marché.
c'est la fille qui va à la messe tous les dimanches.
quand elle fait l'amour, elle te mord.
quand vous avez fini, elle se colle à toi et te caresse doucement le bras.
son visage a gardé ses rondeurs enfantines et ses yeux ont pourtant l'air d'avoir mille ans.
elle aurait pu faire de longues études sally. enfant, elle voulait faire de la politique. pour s'occuper des gens, pour embellir leur vie.
mais elle est pas faite pour ça l'enfant. elle veut pas suivre des chemins prédéfinis. elle veut y arriver à sa façon. elle veut faire les choses bien.
elle veut rendre les gens beaux.