Etain Rose
AVATAR : KATTY TROST
CRÉDITS : KIDD
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ICI DEPUIS : 06/08/2017
| Sujet: mental architects Dim 6 Aoû - 17:05 | |
| | etain
rose dix-huit ans artiste lyrique (bientôt) | |
lying is the most fun a girl can have without taking her clothes off
Je reviens. Deux mots gravés pour toujours dans sa mémoire. Les seuls qui brilleront encore d'une lueur d'espoir, douce et nacrée, sacrés comme la rose sous sa cloche de verre, lorsque l'orage ou un petit mouton se sera chargé de dissoudre tout le reste. Eux-mêmes, ébranlés par la vie, distordus par le temps, seront ensevelis sous la cendre, l'éclat caché ou oublié l'espace d'un moment, la beauté masquée, la force perdue, le sens insensé. Peu importe, car ils demeurent. Difficilement parfois, douloureusement toujours - mais n'est-ce pas là la vie qui impose ses lois cruelles et inconditionnelles, trop effrayée à l'idée qu'on lui échappe et qu'on échappe à soi-même ? Trop furieuse à l'idée qu'une certitude puisse maintenir le cœur battant plein de mort, le sang giclant l'odeur rance du doute, la tête bourdonnant du monde qui étourdit ? Je reviens. Il n'existe rien de plus limpide dans sa vie. Les hommes pourraient bien être des femmes, les femmes être des hommes, la mer être rose et l'oxygène être toxique, il n'y aurait quand même pas de certitude plus profondément encrée dans sa chair que celle-là. Il reviendra. Évidemment qu'il reviendra. Dans deux heures, dix jours, trois ans ou vingt, il reviendra. Pourquoi aurait-il menti ? Pourquoi de son regard droit et intense, il aurait soufflé deux mots vides de promesse, vides d'avenir ? La main posée sur son épaule, les doigts serrant fort fort, mordant même ses os, il s'est penché puis a murmuré. De sa voix basse et chaude, rassurante quoi qu'elle annonce. Il aurait pu annoncer la fin du monde, elle aurait été accueillie avec bonheur, tant qu'il y avait toujours sa voix pour guider dans la nuit, ses yeux pour, d'un battement de cils, illuminer un futur trop inconnu, trop sombre, trop effrayant. Il aurait assuré que le humains pouvaient voler, les doigts se serraient étreins et ils auraient sauté sur le champ. C'est son pouvoir, son don, son cadeau au monde et son sourire magique n'était là que pour témoigner de l'infini dont il dispose et de l'infini qu'il a à offrir. Je n'ai pas terminé, semble-t-il rire, vous ne pourrez pas m'arrêter. Puis en prenant une main, il ramenait à la vie, en dévoilait les merveilles, la distillait partout en son être, puis s'effaçait silencieusement pour assister au spectacle des yeux grands ouverts d'un étonnement d'enfant qui ne croyait plus. Il y a eu un nombre incalculable de chutes, qu'ont suivi un nombre également incalculable de temps morts, où sa bienveillance, son amour et son visage ont suffi à faire cesser les genoux de trembler, les lèvres de gémir, le cœur de se serrer. Peut-être n'était-il pas réel, au fond. Peut-être n'a-t-il jamais vraiment été là, et c'est pour ça qu'il doit revenir. Qu'il devrait être revenu depuis plus de dix ans. Pour réparer les signaux électriques explosés d'avoir été trop longtemps sous tension, pour oxygéner une conscience endormie, pour redonner un souffle à un sourire vétuste. Pour que la vie reprenne son cours, que le monde se remette à tourner à l'endroit. Car il y a dix ans, lorsqu'il a serré l'épaule, plongé son regard promesse dans le sien, lorsqu'il s'est relevé et a tourné les talons, lorsqu'un battement de cils paniqué a suffi à le faire disparaître dans la foule, le temps, l'espace, le monde se sont arrêtés. Et depuis, à la vie a succédé l'attente. C'est comme ça - il y a la vie, avec lui, il y a l'attente, et il y a la mort. Pas d'autre état, pas d'autre espoir. Juste ce couloir interminable de l'état intermédiaire dans lequel on se retrouve plongé lorsque notre raison ne tient qu'au fil unique d'une promesse murmurée il y a dix ans. Dix ans. Dix ans. Dix ans. Neuf et demi, précisément. Sept mois et deux jours. Et toujours rien. La panique s'infiltre perfidement dans ses veines qui saillent sur ses avants-bras, comme chaque fois. Les nombres dansent devant ses yeux et son cœur douloureux menace de faire sauter ses côtes. Ne devrait-il pas déjà être là ? Être revenu ? Ne devrait-il est pas avoir déjà saisi sa main pour l'emmener au loin, lui arracher un rire et lui montrer à quel point le monde est beau ? Ne devrait-il pas être là, avoir ravivé son cœur, lui ouvrant ses yeux fixes et indifférents, avoir dépoussiéré son être endormi pour enclencher le retour à l'étape cruciale de la vie, et l'y tirer sans un regard pour l'attente, définitivement abandonnée ? Est-ce qu'on revient souvent après autant de temps, même lorsqu'on dit « je reviens » ? Non, bien sûr que non. Non, et tout est fini. Foutu. Terminé. Rien n'a de sens, parce que rien n'est rien. Il ne reviendra pas, jamais, il a menti. Il a menti, et s'il a menti, alors pourquoi encore parler de confiance ? Comment faire confiance à quelqu'un sinon à lui ? Et comment faire confiance à quiconque s'il a menti ? Les gestes brutaux succèdent la prise de conscience mais personne n'y fait plus attention, parce que c'est toujours pareil. Parce qu'ils savent tous qu'il n'y a pas de prise de conscience. La vérité plane comme une épée de Damoclès que personne n'ose regarder, montrer, nommer. Tout le monde sait, mais tout le monde fait semblant de ne pas savoir. Et la certitude, peu à peu, s'est éteinte. Après un ou deux ans. Remplacée par l'illusion. L'illusion enfouie au fond d'un cœur palpitant de travers, d'un cœur qui cogne les autres comme il cogne les côtes. Ils savent. Ils savent et ils ne disent rien. Mieux vaut la colère que le chagrin, mieux vaut le tonnerre de la vengeance abstraite et arbitraire que le venin du vide qui anesthésie jusqu'à faire dépérir. Alors on tolère l'indifférence, on tolère la brutalité, on tolère la marginalité, l'agressivité, on autorise au serpent à sonnette de cracher son venin, comme s'il était un pauvre animal sans défense qu'on n'a pas su protéger. Parce que c'était lui, le protecteur. Lui qui était toujours là, lui qui construisait le monde afin qu'il lui soit parfait. Il était tout, ils étaient tout. Et ils le seront encore. L'apaisement est brutal, plus encore que le sol qui se dérobe sous les pieds vissés sur le perron qu'il a quitté il y a si longtemps et qui abrite désormais le foyer de l'espoir qui s'essouffle. Imperceptiblement, la lumière d'un morceau de lettre devient visible sous la cendre. Il reviendra. Il reviendra, il ne peut en être autrement. Parce que c'est la seule perspective qui peut donner un sens à la vie, c'est la seule chose qui parvient encore à assoupir la némésis. Il reviendra, car il ne ment jamais. LULA LEWIS KATTY TROST
Dernière édition par Etain Rose le Dim 6 Aoû - 18:09, édité 1 fois |
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Claire Bleu
ma vie, ma seule,
est comme un aspirateur
((elle aspire et se vide))
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| Sujet: Re: mental architects Dim 6 Aoû - 17:10 | |
| mon dieu katty le nom, et l'image, et tout j'vais remballer mes crayons mes pinceaux tout c'est magnifique |
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Leo Bird
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Etain Rose
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ICI DEPUIS : 06/08/2017
| Sujet: Re: mental architects Dim 6 Aoû - 17:46 | |
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Simo Butler
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Eddy Butler
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| Sujet: Re: mental architects Dim 6 Aoû - 18:50 | |
| incroyable. aucun autre mot. bienvenue |
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Ivan Adore
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ICI DEPUIS : 05/08/2017
| Sujet: Re: mental architects Dim 6 Aoû - 22:22 | |
| moi je n'ai que vu - ange pleureur - #whovians forever bref, ta fiche est belle, ta plume m'a mis au sol, je suis en PLS |
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Sacha Marks
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Etain Rose
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ICI DEPUIS : 06/08/2017
| Sujet: Re: mental architects Lun 7 Aoû - 10:41 | |
| simo, avec elias en avatar tu veux ma mort j'espère pas te décevoir alors eddy t'es un amour. ivan, aaaaaaah non, je suis une traumatisée à vie des anges pleureurs, j'ai pas dormi pendant trois jours après cet épisode puis toi aussi t'es un ange attends sacha, c'est toi la mignonne |
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Simo Butler
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Etain Rose
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ICI DEPUIS : 06/08/2017
| Sujet: Re: mental architects Mar 8 Aoû - 14:54 | |
| j'ai pas les mots ça serait un plaisir d'écrire avec toi, vraiment, et merci merci !! |
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| Sujet: Re: mental architects | |
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