tu traines tes pieds sur le bitume abimé de ce terrain que tu connais depuis des années.
c’est la fin de la journée, la pleine semaine, y a pas grand monde dans les environs.
tant mieux, t’avais besoin de tranquillité pour ruminer tout ce te ronge.
partout et tout le temps ces soucis tu les emmènes avec toi.
un sac à dos dont tu ne parviens pas à te débarrasser.
et même lorsqu’ils s’estompent quelques temps ils reviennent toujours à la charge par la suite.
t’es épuisée.
vidée.
et finalement c’est ton sac que tu voudrais vider.
mais y a personne.
parce que paradoxalement t’aimes pas trop trop les gens.
complexe comme un casse-tête, même toi tu n’arrives pas à comprendre ta logique.
alors tu fuis un peu. dans ta tête, dans tes rêves.
tu fumes un peu aussi.
partout c’est mieux qu’ici.
t’allumes un bâtonnet magique.
la seule chose qui t’apaise, peut-être.
tu tires dessus à t’en arracher les deux poumons.
c’est pas trop grave.
qui a besoin de poumons sous terre ?
t’es vraiment stupide va.
sale gamine.